L’astronomie et l’archéologie sont depuis longtemps des disciplines sœurs. Le succès de modèles tels que le modèle de Nice en sont une preuve éclatante. À partir des caractéristiques dynamiques du système solaire actuel, ces modèles sont en mesure d’estimer la configuration du système solaire juste après sa naissance. Après la formation des planètes géantes Jupiter et Saturne, et des planètes glacées Uranus et Neptune, le disque protoplanétaire constitué de gaz primordial se dissipe. Les planètes évoluent vers leurs configurations modernes, dissipant dans le même temps l’immense majorité de la ceinture de Kuiper. Et pourtant, ainsi qu’en archéologie de belles découvertes se cachent parfois dans les réserves des musées, des observations astronomiques attendent toujours d’enrichir les modèles.
C’est ainsi que nous discuterons de l’enrichissement important en carbone des atmosphères d’Uranus et Neptune et dans une moindre mesure de Saturne et Jupiter. Bien que les mécanismes de formation planétaires ne soient pas incompatibles avec un tel enrichissement, ils ne prenaient pas en compte jusqu’à présent une source potentiellement prépondérante en carbone, les disques de débris. Parfois également nommés sous la forme d’exo-ceinture de Kuiper, des observations ont montré qu’ils pouvaient être accompagnés de disque de gaz secondaire relativement massifs et essentiellement constitué de monoxyde de carbone. Nous explorerons donc les conséquences sur la composition des atmosphères des planètes externes de l’existence d’un tel disque de gaz dans le passé du Système solaire.