Isabelle Bualé est lauréate du Prix Suzanne Bella Srodogora de la Fondation CNRS pour l’édition 2024

7 avril 2025 Par Raphaël de Assis Peralta Isabelle Bualé est lauréate du Prix Suzanne Bella Srodogora de la Fondation CNRS pour l'édition 2024

Depuis près de 40 ans, Isabelle Bualé veille sur l’astre solaire au sein de l’Observatoire de Paris-PSL, assurant les observations quotidiennes et l’archivage des images collectées depuis plus d’un siècle à Meudon. En reconnaissance de ce travail de toute une vie, elle a reçu en 2023 la Médaille de Cristal du CNRS. Cette année, son engagement est une nouvelle fois récompensé avec le Prix Suzanne Bella Srodogora, considéré comme un "Cristal des Cristaux". Ce prestigieux prix met à l’honneur les femmes ITA travaillant dans les laboratoires du CNRS, en particulier parmi les lauréates d’un Cristal du CNRS des trois dernières années.


Une vie au service du Soleil

Isabelle Bualé près des miroirs du cœlostat du spectrohéliographe de Meudon
Crédit : Florence Cornu, LIRA - Observatoire de Paris-PSL

Isabelle Bualé rejoint l’Observatoire de Paris en 1985, au sein de l’équipe en charge des observations solaires. Ces observations s’inscrivent dans une tradition meudonnaise unique au monde, vieille de 117 ans : un suivi quotidien et ininterrompu du Soleil depuis 1908.

Elle débute sur le premier spectrohéliographe conçu par Lucien d’Azambuja, un instrument en bois fonctionnant avec des engrenages et des plaques photographiques argentiques. En 1989, elle modernise, avec l’aide de Monsieur Olivieri, le spectrohéliographe en introduisant des optiques optimisées pour chaque longueur d’onde observée et en remplaçant les engrenages par des moteurs, tout en conservant les plaques photographiques. En septembre 2002, année où elle prend la tête de l’équipe des observateurs solaires, le spectrohéliographe devient entièrement numérique, offrant des images monochromatiques de la photosphère et de la chromosphère solaire d’une qualité mondialement reconnue. Une nouvelle version numérique voit le jour en 2017.

Parallèlement, elle assure également le fonctionnement de l’héliographe, un instrument permettant de suivre le Soleil tout au long de la journée et d’observer les éruptions solaires en haute résolution temporelle, jusqu’à son arrêt en 2004.

Un travail d’archivage indispensable

À l’époque des plaques photographiques, le travail en laboratoire photo constitue une part essentielle de l’activité d’Isabelle Bualé : elle développe les plans-films et réalise des tirages papier destinés aux chercheurs du monde entier.

Aujourd’hui, elle est responsable de la précieuse collection des clichés solaires de l’Observatoire de Paris, une archive unique au monde. Pendant plus de vingt ans, elle œuvre à la numérisation complète de cet ensemble exceptionnel, qui couvre onze cycles d’activités solaire depuis le début des observations à Meudon. L’intégralité de ces données est désormais accessible à tous via la base de données solaire BASS2000.

Cette collection rassemble 90 000 plaques et plans-films, ainsi que des milliers d’images numériques, des films de l’héliographe et divers supports numériques.

Une passion pour la vulgarisation scientifique

Responsable des stages pour les collégiens et lycéens, Isabelle Bualé accompagne chaque année plus de cinquante stagiaires et organise les plannings de près de cent jeunes au LIRA. Depuis 1995, elle met un point d’honneur à leur offrir une immersion enrichissante, en leur permettant de rencontrer chercheurs, ingénieurs et techniciens.

Son expertise l’amène également à concevoir des supports pour les expositions de l’Observatoire et à participer activement aux événements de vulgarisation scientifique destinés au grand public et aux scolaires, tels que les journées portes ouvertes ou la Fête de la Science.

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