Les Géminides, la pluie d’étoiles filantes la plus abondante de l’année

12 décembre 2025 Par Raphaël de Assis Peralta Les Géminides, la pluie d'étoiles filantes la plus abondante de l'année

Spectacle céleste incontournable de décembre, les Géminides constituent la pluie d’étoiles filantes la plus intense de l’année. Provoqué non pas par une comète, mais par un astéroïde exceptionnel, cet essaim offre chaque hiver jusqu’à 150 météores par heure, dans des conditions idéales. Retour sur ce phénomène fascinant et sur la meilleure manière de l’observer.

Le spectacle céleste de fin d’année

Météore perçant le ciel noir de l’Observatoire de Haute-Provence, avec la célèbre coupole du T193 à gauche et Vénus à droite.
Crédits : J. Vaubaillon, LTE, Observatoire de Paris-PSL

Les Géminides sont une pluie de météores — ou plus communément « étoiles filantes » — observée chaque année entre le 12 et le 14 décembre. Leur maximum varie d’un ou deux jours selon les années bissextiles. Avec 100 à 150 météores par heure dans des conditions d’observation idéales, elles sont classées par l’International Meteor Organization (IMO) comme la pluie la plus abondante de l’année, suivie de près par les célèbres Perséides d’août.

Cette pluie fut observée pour la première fois en 1861 par l’astronome anglais Robert Philips Greg depuis Manchester. Il faudra toutefois attendre les années 1980 pour en identifier l’origine. Le responsable ? L’astéroïde 3200 Phaethon, ce qui rend les Géminides particulièrement singulières : les astéroïdes ne libèrent habituellement pas assez de débris sur leur orbite pour générer une pluie d’étoiles filantes observable depuis la Terre. En temps normal, ces phénomènes proviennent des poussières libérées par les comètes lors de leur dégazage en s’approchant du Soleil. Quand la Terre traverse ce sillage, ces grains entrent dans l’atmosphère et produisent un bref éclair lumineux en se désintégrant.

Le mystère autour des Géminides continue

Animation représentant la comète Tempel-Tuttle, à l’origine de la pluie de météores des Léonides.
Lors de son passage près du Soleil en 1499, elle dépose sur son orbite un essaim de poussières qui engendre une pluie d’étoiles filantes à chaque passage de la Terre dans son sillage. Avec une période de 33 ans, la comète renouvelle régulièrement ce réservoir de débris, dont la forme est progressivement déformée par les perturbations gravitationnelles de Jupiter.
Crédits : Jérémie Vaubaillon, François Colas et Philippe Falandry

Depuis quatre décennies, les astronomes tentent donc de comprendre comment un astéroïde, dont la période orbitale est d’environ 1,5 an, peut produire autant de particules. L’une des hypothèses suggère que 3200 Phaethon soit le noyau éteint d’une ancienne comète très active, il y a de cela plusieurs milliers d’années. Pourtant, son spectre et son orbite confirment qu’il s’agit bel et bien d’un astéroïde — un paradoxe qui continue d’alimenter les recherches.

Les travaux consacrés aux Géminides, notamment ceux menés par Jérémie Vaubaillon du Laboratoire Temps-Espace (LTE) de l’Observatoire de Paris-PSL, permettent aujourd’hui de mieux cerner le comportement de 3200 Phaethon. Ils servent également de banc d’essai pour de nouvelles technologies de détection et d’imagerie des phénomènes transitoires dans le ciel.

Quelques conseils pour observer les Géminides

Position du radiant des Géminides le 13 décembre 2025 à 23h dans le ciel, près de la planète Jupiter.
Crédits : Cité de l’espace/Stellarium

Cette année, le maximum aura lieu le 14 décembre à 9 h CET, soit en plein jour. Néanmoins, la nuit précédente — du samedi au dimanche — promet un beau spectacle, car l’activité de l’essaim augmente plusieurs heures avant son pic. De plus, la Lune ne se lèvera qu’aux alentours de 3 h du matin, offrant un ciel particulièrement noir jusque-là, à condition de s’éloigner des sources de pollution lumineuse.

Dans quelle direction regarder ? Comme leur nom l’indique, les météores proviennent de la constellation des Gémeaux, où se situe le « radiant ». Cependant, pour profiter pleinement du spectacle, il est conseillé de ne pas fixer directement ce point : on n’y aperçoit souvent qu’un bref éclair. Mieux vaut orienter son regard à environ 45° du radiant, là où les trajectoires apparaissent plus longues et plus spectaculaires.

Enfin, pour admirer ce spectacle, rien de tel que vos yeux ! Installez-vous confortablement — sur une chaise longue par exemple — et chaudement, dans un lieu sombre et dégagé. Si vous souhaitez immortaliser le moment, munissez-vous d’un appareil photo sur trépied, équipé d’un objectif grand-angle ouvert au maximum (idéalement autour de f/1.8). Une pose longue vous permettra de capturer le sillage lumineux des météores.

Contact : Jérémie Vaubaillon