Contexte scientifique
L’œil en tant que système optique présente des défauts optiques qui, d’une part, dégradent le processus de formation des images sur la rétine, d’autre part gênent l’ophtalmologiste lors d’un examen de fond d’œil.
La première conséquence n’est pas problématique au quotidien car une majeure partie peut être compensée par des verres correcteurs (lunettes, etc...). La seconde conséquence par contre peut empêcher la détection précoce de pathologies en raison d’un rendu médiocre de l’image des tissus rétiniens au cours de l’examen médical (voir les instruments d’imagerie rétinienne existants).


La difficulté d’imager la rétine à travers l’œil s’apparente, par la présence de ces défauts ocualires, à celle rencontrée par les astronomes avant l’avènement de l’Optique Adaptative (OA) sur les télescopes. Dans ce dernier cas, la présence de couches atmosphériques turbulentes dégrade la qualité des images célestes obtenues sur un télescope au sol. C’est ainsi qu’est née (en France, sous l’impulsion de Pierre Léna en particulier) l’idée d’utiliser cette technique pour améliorer la qualité des images rétiniennes recueillies par les médecins. Ce projet regroupe donc des astronomes et des physiciens, ainsi que des ophtalmologistes. Pour découvrir l’ensemble des partenaires, voir l’article Le partenariat.
Contexte social
En 2000, 30 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ; 25 % des 135 millions de diabétiques étaient suivis par un ophtalmologiste ; 67 millions de cas de glaucomes, soit la moitié seulement des cas existants, étaient traités. Ces trois pathologies sont responsables à elles seules de 50 % des cas de cécité.
En 2025, ces chiffres auront triplé, en grande partie du fait de la prévalence élevée de ces pathologies dans la population âgée, qui sera amenée à doubler dans les 20 prochaines années. Comme pour le cancer, le dépistage précoce est le plus sûr moyen d’enrayer cette progression et de réduire le coût humain et social de ces maladies.
Pour de plus amples informations concernant ces pathologies et, de manière plus générale, sur les activités de recherche de pointe dans le domaine de l’ophtalmologie, le lecteur visitera le site de l’Institut de la Vision (partenaire des activités OEIL).
Contexte matériel : instruments d’imagerie rétinienne existants
La détection précoce de pathologies rétiniennes, leur suivi, le développement de molécules thérapeutiques, réclament une exploration in situ et in vivo du tissu rétinien
Un problème supplémentaire peut s’ajouter à certains systèmes à balayage : des mouvements oculaires peuvent perturber le recueil parfois trop long de l’image que le médecin souhaite exploiter (image déformée). L’imagerie plein champ consiste à acquérir directement des images 2D de l’échantillon, évitant ainsi le balayage transverse nécessaire à l’imagerie point par point classique. Elle permet donc de gagner un temps précieux lors de l’acquisition des images.
L’article sur le banc d’OA décrit le principe d’une caméra de fond d’œil par optique adaptative et les résultats obtenus à partir de celle qui a été exploitée lors d’un processus d’essai clinique au CIC de l’hôpital des Quinze-Vingts. L’article sur le banc de couplage OA/OCT en cours de développement au LESIA présente le principe de la tomographie par cohérence optique plein champ, l’avancement du banc et les résultats actuels.